Le bilan des grandes cultures bio s’est « assaini »
Pour les grandes cultures bio, la baisse des surfaces et les mauvais rendements en 2024 ont rééquilibré l'offre et la demande.
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La collecte de grains bio a atteint son apogée en France lors de la campagne de commercialisation de 2023-2024, à près de 1,2 million de tonnes (Mt). La consommation, quant à elle, s’est repliée, entraînant une situation de surproduction défavorable. « Environ 30 % de la collecte a été déclassée ou exportée à bas coût, soulignait Claire Ortega, de Terres Univia, le 24 septembre 2025 au salon Tech & Bio. Blé et tournesol ont principalement été concernés. »
Face à ces difficultés de marchés, le nombre de conversions à l’agriculture biologique a diminué tandis que les déconversions se sont accélérées. La sole de grandes cultures bio a reculé, « du fait des déconversions mais aussi de la mise en herbe d’une partie des surfaces en raison du manque de rentabilité de certaines cultures », précise Claire Ortega. Elle a perdu de 25 000 ha entre 2022 et 2023, puis de 93 000 ha entre 2023 et 2024, soit un recul d’environ 12 % en deux ans.
Absence de déclassement
Baisses de surfaces et mauvais rendements de la récolte de 2024 liés aux conditions climatiques ont entraîné une chute de plus d’un tiers de la collecte de graines bio en 2023-2024 et 2024-2025, à 700 000 tonnes. « Plus aucun déclassement n’a été constaté en 2024-2025, et l’écart entre l'offre et la demande s’est réduit », observe Claire Ortega. La balance importation/exportation a été légèrement déficitaire. « Cela a permis d’éponger les stocks et d’assainir le bilan pour la campagne de 2025-2026 à venir », ajoute-t-elle. Des signaux de reprise de la consommation ont en parallèle été observés en 2024, « de +0,8 % sur un an tout produit confondu », détaille Claire Ortega.
Elle insiste sur l’importance, dès le début de la campagne, d’avoir de la visibilité sur ce qui a été réellement été produit et collecté pour la bonne lecture du marché. « L’an dernier, il y a eu un peu d’importation par crainte de ne pas avoir assez produit. Au début de l’année de 2025, des volumes sont finalement sortis des fermes et ont dû être exportés parce qu’il n’y avait pas de quoi les consommer en France », illustre-t-elle.
Hausse de prix en 2024-2025
Les prix se sont repris en 2024-2025 en lien avec la baisse de la collecte. « Le marché a été relativement tendu, entraînant une hausse de prix », indique Pierre Vancoillie, responsable de la mise sur le marché bio chez Axéréal. Sur le secteur de la coopérative, il s’attend à une production en 2025 plus importante que celle de 2024, mais pas au niveau de 2023. « Les prix ne seront peut-être pas aussi hauts que l’an dernier, ce qui est logique puisque la demande est relativement stable et la production meilleure, mais on est quand même sur une dynamique plutôt bonne, et les prix semblent se tenir, estime-t-il. Et comme les prix conventionnels ont beaucoup baissé, cela fait des primes importantes pour le bio. »
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